Déclaration liminaire au CST du 19/09/2024

Syndicat Force Ouvrière des Personnels de la Ville

 Et Administrations Annexes de Paris

2bis square Georges Lesage – 4ème étage 75012 PARIS

( 01 43 47 84 54 

syndicat.fo@paris.fr ; https://fo-villedeparis.fr

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

Force Ouvrière souhaite attirer votre attention sur une situation de plus en plus alarmante concernant les conditions de travail dans le secteur de la petite enfance.

Nous constatons une dégradation significative, qui touche à la fois la santé physique et psychologique des agents.

Le manque de personnel, qui devient un problème chronique, aggrave la situation. De nombreuses équipes se retrouvent régulièrement en sous-effectif, ce qui augmente considérablement la charge de travail pour les agents en poste. Ce manque d’effectifs affecte directement la qualité du service rendu aux enfants et aux familles, tout en mettant une pression insupportable sur le personnel. Les agents doivent constamment compenser l’absence de collègues. Cette situation contribue à l’épuisement professionnel, tout en exposant les agents à des risques accrus pour leur santé.

Par ailleurs, Le nombre de postes aménagés est en constante augmentation, preuve évidente que les personnels sont de plus en plus affectés par des troubles musculo-squelettiques, des épuisements nerveux et autres affections liées à la pénibilité du travail. Cependant, ces aménagements, bien que nécessaires, ne constituent pas une réponse suffisante. Ils sont le symptôme d’une organisation défaillante, d’un manque de ressources, et d’une gestion qui ne répond plus aux besoins du terrain.

Par ailleurs, nous devons dénoncer la maltraitance institutionnelle qui se dissimule derrière un strict respect des règles hiérarchiques. Trop souvent, les agents sont soumis à des injonctions paradoxales : d’un côté, on leur demande de respecter scrupuleusement les consignes, et de l’autre, on les confronte à des conditions de travail qui ne leur permettent pas d’accomplir leurs missions dans le respect de leur santé et de leur bien-être. Ce climat de pression hiérarchique constante, combiné à une absence de soutien réel, contribue à un mal-être généralisé.

Le travail auprès des tout-petits est particulièrement exigeant, tant sur le plan émotionnel que physique. Pourtant, ce travail est souvent sous-estimé, et les agents, qui doivent faire face à des conditions de plus en plus précaires, se retrouvent isolés, parfois même invisibilisés par les échelons supérieurs. Le respect de la hiérarchie ne doit jamais se transformer en outil de pression, ni justifier des pratiques de gestion qui fragilisent davantage les professionnels.

Nous attirons votre attention sur une problématique qui s’apparenterait à l’entrave aux conditions de l’exercice de notre mission représentative. C’est alors que les préoccupations et les sujets sont autant multiples et que leur traitement nécessite autant de temps que les représentants de l’administration ont décidé de réduire la durée de nos réunions. Cela sans concertation, ni alternative réparatrice.

Nous rappelons que l’administration employeur est garante des bonnes conditions de l’exercice de nos missions représentatives. Compresser le traitement paritaire des sujets à l’ordre du jour est une privation de droits substantielle. Par conséquent, nous demandons la reprise des réunions sur la journée ou leur répartition en deux temps.

Il est impératif que l’administration prenne conscience de la gravité de la situation et qu’elle cesse de se réfugier derrière des solutions de surface comme les aménagements de poste ou les réorganisations cosmétiques. Nous réclamons une prise en charge globale et cohérente de la question des conditions de travail.

Nous demandons une véritable évaluation des risques psychosociaux, ainsi qu’un accompagnement renforcé des agents dans leur quotidien. Cela passe par des moyens supplémentaires, mais aussi par un dialogue social renouvelé, où la parole des agents est écoutée et prise en compte avec sérieux.

Nous exhortons cette instance à agir, en prenant des mesures concrètes pour restaurer des conditions de travail dignes et respectueuses du bien-être de chacun.

La qualité des soins et de l’accompagnement que nous offrons aux enfants dépend avant tout de la qualité des conditions de travail de celles et ceux qui en ont la responsabilité.

septembre 19, 2024