Mise en Vente des Ateliers Beaux-Arts du 48 rue de Sévigné 75003 Paris

Après la clôture des Ateliers Beaux-Arts de la place des Vosges déménagés aux Ateliers de Sévigné et à l’Hôtel de Lauzun ( Ile de la Cité) les Ateliers Beaux- Arts  (25 ans d’existence) du 48 rue de Sévigné 75003 Paris qui est le site le plus central des ABA est mis en vente dans le cadre de l’appel à projets : « Réinventez Paris II »

La date limite du rendu des dossiers est fixée à mi-novembre pour une désignation du futur acquéreur en janvier prochain.

Dans deux ans, donc fin 2019 ( date estimée par notre direction), la disparition de ce site de 12 ateliers fréquentés par 750 élèves montre la volonté d’une Mairie en  grande difficulté budgétaire de faire du Centre de Paris, une vitrine de la capitale destinée à la mode, au luxe, au design, à la gastronomie, aux grandes institutions culturelles : Musées Beaubourg, Picasso , Chasse, Art Juif, Arts et Métiers.., aux grandes galeries :Ropac, Perrotin, Karsten Grave,etc… ainsi qu’aux Pôles  culturels que sont les Blancs Manteaux et le Carreau du Temple et de renforcer le caractère touristique d’un quartier destiné à une population riche, voire en visite.

Le nouveau BHV, temple de la bricole relookée, voulant ressembler au Grand Bon Marché est un des symboles d’une «  gentrification »  rampante à l’égal des concept-stores et startups qui tartinent les rues du Centre de Paris.

Fermer le site des Ateliers Beaux- Arts  de Sévigné sans envisager de le déplacer dans une proximité géographique : c’est nier qu’il puisse y avoir une vie quotidienne, vie ordinaire d’une population qui y habite, y travaille ou  fréquente ce Centre pour des raisons de facilités d’accès  : la périphérie et les  quartiers limitrophes sont également concernés.

 

Nier l’importance dans le Centre d’un enseignement des Beaux- Arts ( dessin, peinture, gravure , photographie)  qui s’inscrit en résonance des  institutions limitrophes : c’est ignorer que ces activités dans le centre font de Paris cette ville de culture et d’histoire  que nous aimons tant !

Mettre en faillite ces lieux d’enseignement de pratiques amateurs, c’est voir en l’Art la seule fonction d’un merchandising et d’une labellisation colportés par les fondations privées ( Vuitton, Pinault).

Dans cette culture du rentable, la culture qui ne rapporte rien (Pratiques amateurs)  doit être renvoyée à la périphérie (Porte de la Chapelle semble t- il ?).

Déplacer de pareilles activités au portes de Paris, c’est vouloir, de façon autoritaire, rêver d’une géographie nouvelle d’un usage de la Ville considérée comme un grand territoire : le grand Paris et renvoyer au vieux Centre sa destination patrimoniale et touristique. Un centre-ville tourné vers le monde, au service des tour-operators, un décor moyenâgeux redessiné par Hausmann, mise en vente, voire en location à qui mieux mieux sans imaginer les conséquences de la disparition d’une vie vue du trottoir.

février 9, 2018