Communiqué
Alors même que l’État n’a pas délivré dans le détail les options retenues dans le cadre d’un dé-confinement dit progressif, l’idée d’une réouverture hâtive des conservatoires suscite de vives
inquiétudes. Monsieur Christophe Girard a rappelé l’enjeu majeur que constitue la protection des agents comme celle des usagers au sein de nos établissements de proximité. En ce sens, ce communiqué s’appuie sur un principe de précaution dont nous ne pouvons faire l’économie ; en voici la déclinaison :
I – Sur le plan de la réouverture des conservatoires
- Toute reprise des cours collectifs doit être exclue avant l’été
- La reprise des cours individuels semble extrêmement difficile à mettre en œuvre dans des conditions sanitaires satisfaisantes. En effet, si reprise il y a, elle ne devrait concerner que des cas particuliers, validés par la direction, devant faire face à un parcours de certification, sous réserve d’accord exprès de l’enseignant, de l’élève (ou de ses parents s’il est mineur), de la préparation et de l’ouverture d’une salle de cours,laquelle devra être désinfectée avant et après, de la présence d’un agent d’accueil pour l’accueillir en respectant la distanciation, et de tout l’arsenal des mesures de protection (masques, gel) ainsi que de l’engagement moral et pénal de l’autorité territoriale. En effet, si l’on peut à la rigueur jouer d’un instrument à cordes ou du piano avec un masque, comment chanter ou jouer d’un instrument à vent dans ces conditions ? Il faut ajouter que n’importe quel instrument nécessite des réglages du professeur et donc un contact physique (accord, coulisses, clavier, ouverture du couvercle, ajustement d’une anche, etc.)
- L’ensemble des enseignants a fait preuve de professionnalisme et d’inventivité pour maintenir la continuité pédagogique via des outils technologiques personnels, et ils doivent en être remerciés ; cependant, si ce télé-enseignement est le moyen actuel de garder le lien et de poursuivre les apprentissages en temps de crise, il faut bien entendre que la pratique de la musique et d’un instrument en particulier nécessite un face-à-face pédagogique physique, tant cet apprentissage est bien celui du rapport corporel à l’instrument, du sensible et de la proximité indispensable à la lecture des mouvements fins pour ajuster la pédagogie spécifique au jeu instrumental.
- Cette évidence, malheureusement contraire au confinement et à la distanciation sociale, rend la reprise d’activité des conservatoires particulièrement complexe. En ce sens, ne peut prévaloir en la matière qu’un strict principe de précaution.
- Nos collègues agents techniques et administratifs partagent totalement ce point de vue, et estiment impossible (voire irresponsable) de rouvrir les conservatoires au grand public avant la prochaine rentrée, et seulement si les conditions le permettent. Par contre, ils ne seraient pas fondamentalement opposés à venir travailler sur place certains jours, par roulement, sur la base du volontariat, pour préparer la rentrée, dans un établissement fermé au public.
II – Sur le plan de la gouvernance des conservatoires
- FO met en garde contre toute tentation qui pourrait advenir de s’abriter derrière les circonstances très particulières que nous traversons pour liquider définitivement, sans bruit, les examens de fins de cycle sur l’autel d’un contrôle continu tellement pratique et « tendance », et de même amplifier et pérenniser un management vertical qui enjamberait des directeurs d’établissement ainsi marginalisés. FO rappelle sa position, qui n’a pas varié depuis de nombreuses années : le directeur de conservatoire est le seul chef de son établissement dont il est le responsable pénalement, faut-il le rappeler.
III – Sur le plan précis de la direction du BEAPA
- Le départ de Madame Thyss, en cette période extrêmement difficile, n’est pas pour simplifier les choses. Nous nous inquiétons de la discontinuité sur un poste stratégique en ces temps de crise, et de l’impact que cela pourrait avoir sur les équipes. Dès la fin du confinement, le syndicat demandera à ce qu’une délégation FO soit reçue par Mesdames Astien et Fady-Cayrel afin de leur faire part de ses vives préoccupations sur ces sujets.