Lettre à Madame Hidalgo
Madame Anne HIDALGO
Maire de Paris
Hôtel de Ville
75004 PARIS
Paris, le 24 avril 2020
Madame la Maire,
Le gouvernement a fait connaître le calendrier prévu pour la reprise de l’activité des crèches et des écoles.
Or, force est de constater que l’épidémie de COVID 19 n’est pas maîtrisée. De nombreuses voix s’élèvent contre cette décision qui n’est pas précédée de la mise en œuvre des mesures sanitaires nécessaires. Chacun s’accorde à dire que le respect des gestes barrières sera impossible et dès lors la circulation du virus réactivée, pour le plus grand risque de tous. Les enfants sont vecteurs potentiels de la maladie, comme les adultes.
FO rappelle que le gouvernement, en décidant tardivement de fermer les écoles alors que le virus circulait déjà largement dans le pays, a contribué à aggraver la crise sanitaire. Le premier patient français décédé le 26 février, après avoir été infecté localement par le covid-19, était un enseignant, professeur de collège dans l’Oise. C’est ce qui avait conduit le Président de la République à fermer écoles, crèches, collèges le 16 Mars dernier.
À ce jour, nous n’avons aucun élément laissant penser que nous serons prêts le 11 Mai avec les mesures permettant d’assurer la protection des personnels, comme :
- – La mise en œuvre du dépistage systématique des enfants et des personnels comme préalable à toute reprise d’activité,
- – La mise à disposition de masque FFP2, seuls masques reconnus par le Code du Travail comme équipement de protection individuelle
- – La mise à jour des DU de chaque établissement et services indiquant précisément les mesures prises en termes de dépistage, de mise à disposition de matériels de protection (masques, gels, gants …) ainsi que la désinfection des locaux.
Dans ces conditions, nous activons par la présente la procédure d’alerte telle que prévue par l’article 5-7 (faisant référence à l’article 5-5) du décret 82-453 du 28 mai 1982 relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu’à la prévention médicale dans la fonction publique.
En effet, devant l’absence de réponse aux questions posées, nous avons un motif raisonnable de penser que la santé et la vie de nos collègues sont menacées par des reprises le 11 mai.
Si aucune réponse n’était apportée, nous rappelons que nos collègues pourraient être amenés à exercer leur droit de retrait.
Nous vous prions d’agréer, Madame la Maire, l’expression de notre entière considération.
Pour le Conseil Syndical, le Secrétaire Général
Patrick AUFFRET