Jeudi 9 janvier 13 h place de la République Toutes et tous en grève et en manifestation Jusqu’au retrait

Le Président de la République a confirmé à l’occasion de ses vœux sa volonté d’imposer un régime de retraite unique par points, avec un projet de loi d’ores et déjà écrit puisque devant être transmis au Conseil d’Etat pour présentation en Conseil des ministres dès le 22 janvier. Ce que veut Emmanuel Macron, c’est repousser l’âge de la retraite, réduire considérablement le niveau des pensions et ouvrir la voie à la « capitalisation ».

FO s’étonne que les mêmes « éléments de langages » – ou arguments marketing – (justice, progrès social, universalité, équité, …) soient répétés sans relâche, depuis plus de deux ans maintenant, sans qu’ils ne soient démontrés concrètement ni qu’ils aient convaincus. FO réaffirme que le projet du gouvernement conduit à un régime unique par points sous tutelle de l’État.

Demain, les gouvernements auront entre les mains tous les leviers leur permettant d’agir sur le niveau des pensions et l’âge de départ à la retraite.

FO constate que le Président a confirmé l’instauration d’un âge du taux plein à 64 ans. Outre les valeurs du point, ce sont autant de paramètres supplémentaires sur lesquels les gouvernements pourront agir (borne de l’âge du taux plein, taux du malus, taux du bonus) pour contraindre à de nouveaux reculs de l’âge de départ effectif au risque sinon de voir sa pension baisser. FO rappelle que le gouvernement avait déjà décidé de désindexer les pensions du régime général de l’inflation pour l’année 2019 et a limité pour 2020, le rétablissement de l’indexation aux pensions inférieures à 2000 € brut.

Quant au système unique par points, FO dénonce les faux arguments mis en avant par le gouvernement. En rien ce système ne favorisera les salariés confrontés aux carrières hachées. Au contraire, dans la mesure où les pensions ne seront plus calculées sur les meilleures années, il sera plus difficile pour ceux, et plus souvent celles, qui sont justement confrontés aux contrats précaires, à temps partiel subi, aux bas salaires de se constituer un « capital » de points assurant une retraite décente.

Quant à la situation des femmes aujourd’hui, il est faux de dire que le système de retraite actuel les pénalise. Si, en effet, leurs pensions sont en moyenne inférieures à celles des hommes, cela ne provient pas du système de retraite qui conduit à un niveau de pension calculé selon les mêmes critères que l’on soit femme ou homme. Cela est le produit des inégalités de salaires et de carrières plus heurtées et aux plus faibles salaires que subissent plus souvent les femmes. C’est cela qu’il faut corriger et FO ne peut que déplorer que le gouvernement ait, à nouveau, décidé de ne pas revaloriser le Smic au-delà du niveau réglementaire, auquel sont plus souvent confinées les femmes.

Dans ce contexte, FO réaffirme sa détermination et appelle l’ensemble des salariés à maintenir et amplifier la mobilisation dès la rentrée, nul n’étant épargné. Tel est le sens de l’appel le 9 janvier à une nouvelle journée de rassemblement de l’ensemble des salariés, femmes, hommes, jeunes, moins jeunes, de tous corps de métiers, public et privé, dans le cadre de la grève lancée depuis le 5 décembre.

La Fonction Publique reste pour ce gouvernement un élément important dans l’élaboration de sa politique. En la stigmatisant et la présentant comme une charge pour les comptes publics, le gouvernement compte bien la réduire, détricoter nos statuts, et maintenant s’attaquer à nos retraites.

Face aux attaques répétées et destructrices contre nos conditions de travail, nos salaires, nos Statuts et contre nos retraites : la colère qui monte dans le pays et dans nos services prend de plus en plus forme. D’ores et déjà militantes et militants FO travaillent à préparer des actions conjointes. Les services publics concernent autant leurs salariés que tous citoyens. La contre-réforme en cours, c’est la destruction des 42 régimes existants et liés à nos métiers et notre histoire, hors de question d’y toucher !

La retraite par points qui de facto remettra en cause le calcul sur les 6 derniers mois aboutira à des pensions amputées de plusieurs centaines d’euros pour chaque retraité (e). Nous savons que pour faire céder ce gouvernement il nous faudra frapper ensemble, comme en 1995.

Force Ouvrière : le syndicat de la fiche de paie.

Pour rester en contact : syndicat.fo@paris.fr

janvier 6, 2020